Festival du film de l’Ouest : 2020 ● édition 10.5

Une édition 10.5 !
On s’y voyait déjà. Se blottir dans les fauteuils rouges du cinéma, jouer des coudes au bar son éco-cup à la main et refaire le monde (du cinéma) entre deux séances, deux rencontres, deux ateliers, deux concerts… Cette année, la 11ème édition du Festival du film de l’Ouest ne pourra pas avoir lieu dans sa forme traditionnelle, âpre loi d’une crise sanitaire sans précédent et strictes règles d’un (dé)confinement obligent. La santé, avant toute chose.
La santé de l’esprit, aussi. La période si singulière que nous traversons élève la culture comme l’une des rares échappatoires possibles à nos quotidiens confinés. Que ferions-nous de nos journées, de nos soirées et/ou de nos week-ends sans livre à lire, sans musique à écouter, sans film à voir ? Ne l’oublions pas, tant notre si beau secteur est dangereusement affecté, tous corps de métiers confondus.
L’équipe de Courts en Betton s’est activée malgré tout. Que cette crise n’en cache d’ailleurs pas une autre : « le monde d’avant » laissait déjà transparaître des jours difficiles pour l’association – le Festival en tête de liste. Tant les soutiens financiers, notamment publics, restent encore trop fragiles. Nous saluons néanmoins le volontarisme des collectivités ayant « sécurisé » leur soutien face à l’urgence tout en les appelant à la plus grande vigilance face aux conséquences d’une crise qui risque de durer. En espérant qu’un « monde d’après » meilleur voit le jour. L’espoir fait vivre !
C’est avec cet espoir inconditionnel qu’il était nécessaire, pour nous, tant bien que mal, de poursuivre notre « conquête de l’Ouest », en suivant le soleil qui brille encore et à fond la caisse. Le Festival, qui devait ouvrir un nouveau chapitre décennal, doit exister d’une manière ou d’une autre, tant que le numérique le rend possible et malgré ce contexte de « déconfinement progressif ». Levons le doute, adaptons-nous !
Grâce à KuB, le webmédia breton, fidèle partenaire de l’association depuis plusieurs années, nous avons désiré poursuivre l’accès aux films – principalement issus de nos précédents crus – à travers une édition spéciale baptisée « 10.5 ». Une édition symbolique qui doit cultiver l’ardeur de nos partis pris, des audaces tous azimuts. Une édition en huis clos qui doit cultiver l’espoir d’un retour in situ pour le Festival, pour les festivals. Une édition symbolique qui doit mettre en lumière l’impérieuse nécessité d’un retour à notre liberté, aux libertés.
Soutenez-nous – plus que jamais ! – en adhérant à l’association, en montant à bord de notre fougueuse aventure, en construisant tous les possibles avec nous. Soyez (encore !) en appétit de films et rendez-vous sur KuB entre le 5 juin et le 5 juillet pour découvrir – gratuitement – un échantillon de notre « cinéma d’art et d’essai régional ». Ces films si singuliers qui défrichent les sentiers non battus et ce vivier de talents bretons qui font la diversité du cinéma de notre territoire. Qu’il·elles·s aient choisi de tourner leur film ici, en région, ou ailleurs, dans le monde. Sans frontières de genres, de formes, de styles ou de moyens de production… que cette essence ravive le moteur et que le voyage tumultueux must go on !
C’est une édition gratuite… mais nous avons besoin de votre soutien : adhérez à l’association !
Les sélections :
« Les six films proposés ici sont des témoignages de réalisateurs et d’équipes qui ont essayé, expérimenté, appris sur le tas. Au formol institutionnel nous avons souvent opposé la légèreté voire l’inconséquence, face au raffinement petit bourgeois nous avons parfois répondu par de la grivoiserie ou de la vulgarité [...]. «
« Voici quatre grands films bretons [dont les deux derniers Grands Prix du Jury du Festival du film de l'Ouest] qui se font écho en ce qu’ils explorent, grâce à leur mise en scène qui agit comme un catalyseur, le mélange des genres. Tous nous viennent d’ailleurs, des confins de l’Europe de l’Est jusqu’à la Chine. »
« [...] trois histoire sont ici contées avec le concours de trois créatures qui symbolisent la violence sociale : la disparition d’une fillette et la précarité, l’enfermement au sein d’une violence quotidienne et injuste, l’aridité du statut social et du rapport aux autres. Des monstres métaphoriques et pourtant bien réels. »
« En sortir de cette cadence qui nous use, en sortir de cette solitude qui nous ronge, en sortir de cette agriculture moderne qui broie et tue ceux qui s’y dévouent corps et âme. Ancien berger, paysan devenu [...] désormais cinéaste, Thierry Machard écrit et réalise un premier film sur un univers qu’il connaît bien ».
« Les qualificatifs qu’on utilise souvent pour situer les films – « documentaires », « expérimental », « essai »… – n’ont plus aucune importance ici : écouter, voir, ressentir, ce sont les seuls mots dont peut s’entourer parfois un cinéaste au travail. »
« Les cinq âmes qui composent ce groupe sont l’unique peuplade d’une île imaginaire dont les mœurs troubles sont inscrites au frontispice de leur ténébreux royaume : « la caresse et le poignard ». »
« Avec ces parallèles et ces mélanges qui sont faits entre animation, vie sauvage et mythes grecs, Martin Bondonneau entremêle ses passions et nous montre ici une nouvelle vision du documentaire animalier. »
« Le cinéma d’animation obéit à une technique bien particulière : la prise de vue image par image. [...] Les enfants s’arment de patience et animent leurs personnages, ainsi ils les voient prendre vie tout au long du tournage… »
Rendez-vous sur KuB du 5 juin au 5 juillet !
