
LE GOUFFRE Vincent Le Port
Lieu de tournage : Finistère
Production : Stank (Brest)
Fiction | Drame fantastique | 2015 | 52'10''
PITCH : Finistère nord. La morte-saison. C'est le dernier jour de travail pour Céleste, gardienne d'un camping en bord de mer. Elle s'apprête à partir quand une enfant disparaît. Il faut la retrouver.
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COMMENTAIRE - Par Serge Steyer, Directeur de KuB
"Gouffres avides, tendez-moi la main…" (Alain Bashung)
Quatre ans après sa sortie de la Fémis, le Rennais Vincent Le Port réalise un film ambitieux, une fiction en noir et blanc, inspirée de légendes bretonnes.
Céleste, l’héroïne du film, vit entre deux - entre travail et chômage, entre conscience et ivresse. Elle est céleste et c’est un gouffre qui lui tend la main. La disparition d’une fillette de passage dans le camping où elle travaille la conduit, de fil en aiguille, dans un souterrain hanté par une créature. Une morte vivante ? L’Ankou ?
En racontant cela, Vincent Le Port filme sa terre natale, un Finistère d’une beauté lugubre – bois de chênes verts, blocs de granite sur la grève – nimbée d’une lumière de fin du monde. Le Camping du Soleil où se noue l’intrigue suinte le crachin comme la statue voisine de Saint Hervé, guérisseur des aveugles et des sourds, qui surplombe l’entrée d’un immense souterrain, vaste domaine de nos appréhensions et de nos fantasmes. Là, dans le noir, la lampe frontale de Céleste projette des ombres sur les murs. Qu’évoque donc ce gouffre… une salle de cinéma ?
ℹ : Vincent Le Port est un habitué du Festival avec notamment son court-métrage LES LÉGENDAIRES, Prix du Jury en 2017.
Prix du Public (2017)

J’AIME EVA MARSH Rémy Rondeau
Prix du Public (Festival du film de l'Ouest, 8ème édition - 2017)
Lieu de tournage : Finistère
Production : Origine Films (Lyon) et Les Films de Rita et Marcel (Brest)
Fiction | Fantastique | 2017 | 23'47''
PITCH : Été 1996. Ben, garçon timide de 11 ans, vit seul avec sa mère ouvrière. L'arrivée d’Eva le perturbe, surtout quand elle évoque la légende d’une mystérieuse créature nichée sous "le ponton de la mort".
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COMMENTAIRE - Par Cyrielle Dozières, Directrice du Festival Court Métrange / Unis Vers 7 Arrivé
Aller jusqu'à l'extrémité du Ponton de la mort, soutenu par ses poutres pourrissantes émergeant de l'eau, ne ferait pas de Ben qu'un héros aux yeux des autres. L'épreuve métaphorique lui donnerait le pouvoir d'affronter sa solitude avec une maturité qui lui échappe encore, lui qui n'a que douze ans. Surtout, elle lui permettrait de conquérir Eva Marsh, une belle ado frondeuse, contrainte à des vacances forcées chez sa grand-mère.
Mais la petite commune dans laquelle vit Ben n'est pas que le théâtre d'une grève éprouvante. Elle abrite, dans les profondeurs du lac menacé de pollution, une créature humanoïde légendaire qu'il lui faut combattre.
La douce amertume des contes nostalgiques de Stephen King se retrouve dans cette réalisation brillante, ancrée dans une âpre réalité sociale. Rémy Rondeau parvient ici à manier les ressorts de l'effroi sans jamais oublier d'émouvoir son spectateur.
ℹ : J’AIME EVA MARSH a reçu le Prix du Public dans le cadre de l’édition 2017 du Festival du film de l’Ouest.

TOMMY Arnold de Parscau
Lieu de tournage : Ille-et-Vilaine
Production : ESRA Bretagne (Rennes)
Fiction | Fantastique | 2011 | 8'33''
PITCH : Lors d'un dîner familial, le jeune cadet de neuf ans se met à imaginer une famille idéale. Ces étranges règlements de comptes avec son père, sa sœur et sa mère, le ramèneront brusquement à la triste réalité.
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COMMENTAIRE - Par Cyrielle Dozières, Directrice du Festival Court Métrange / Unis Vers 7 Arrivé
Lors du dîner, Tommy, dix ans, se livre à l'observation du délitement avancé de sa cellule familiale. Les individus qui la composent sont résolument enfermés dans des activités révélant leur solitude et leur frustration. Le climat est teinté d'une violence larvée que personnifie la figure inquiétante du père.
Tommy décide de s'extraire de sa passivité anxieuse pour passer à l'acte. Il fait flotter son bateau miniature à la surface de la soupe amère, y plonge son bras puis s'y enfonce jusqu'au corps. La traversée du miroir s'accomplit à travers le liquide tiède, à la consistance matricielle, vers un monde alternatif où s'entrelacent horreurs et projections idylliques. La délivrance aura un prix.
Dans cette première œuvre d'école, saluée par de nombreux prix, Arnold de Parscau témoigne d'une rigueur filmique et d'une inventivité visuelle qui lui ouvrira rapidement les portes du long-métrage.
ℹ : Arnold est déjà bien connu du Festival, avec notamment le court-métrage LE DOMAINE DES ÉTRIQUÉS qui avait obtenu le Prix Jeune en 2016.