Par Mathieu Godin, membre du Comité de sélection

Les cinq âmes qui composent ce groupe sont l’unique peuplade d’une île imaginaire dont les mœurs troubles sont inscrites au frontispice de leur ténébreux royaume : « La caresse et le poignard ». Brodant dans la pénombre une Dream Pop tortueuse et pleine de surprises, ces inclassables nous invitent, par leurs mélodies chatoyantes et un brin enivrantes, à un abandon et à un lyrisme rare de nos jours.

Le Groupe Obscur a, pour nous autres habitants du réel, quelque chose d’assez déstabilisant d’un premier abord. Cependant, la programmation de leur trilogie Pondecen fut rapidement une évidence tant il est rare de découvrir des artistes capables de proposer un univers aussi riche et original.

Leur musique et leurs clips font preuves d’une alchimie parfaite entre le fond et la forme, d’une proposition radicale conjuguant la modernité des sons et les effets visuels datant du cinéma des premiers temps. En effet, leur musique éthérée associée au dispositif visuel en plan-séquence, avec ses trucages à la Méliès, plonge le spectateur dans une douce hypnose.

Pondecen I | Filmé en super 8, le clip Pondecen I est un plan-séquence à la frontière entre cinéma et spectacle vivant. Sans césure ou montage, le film respecte l’instant de l’image et de l’histoire, renvoyant ainsi au sujet principal de ce nouvel EP : le temps.

Pondecen II | Ce titre prend place au cœur d’une trilogie : la Suite Pondecen évoque, sous les formes d’un fleuve, le temps qui s’écoule, la mémoire qui fleurit et se fane, les créatures qui y naissent, y vivent et y meurent. Pondecen II, fragment lumineux d’un conte poétique, est une ode à la vie qui mentionne les Telenëde, créatures aux apparences de sirènes.

Pondecen III | Dernier épisode de cette saga, qui clôt également l’EP de 5 titres sortis en 2020 sur le label Midnight Special Records.

Une vidéo, réalisée par le groupe lui-même, à l’attention du public du Festival du film de l’Ouest et des internautes de KuB, en dit davantage…